Les tensions des retrouvailles du soir

Il n'est pas rare que lorsque vous finissez votre journée de travaille et que vous venez rechercher votre enfant sur son lieu de garde, soit il vous évite totalement, soit il se met à faire tout ce qui est interdit !

Mais rassurez-vous, il n'a pas été comme cela toute la journée, il lui faut seulement du temps pour se "retrouver" avec vous. C'est un peu le même phénomène que les pleurs du matin : changement de rythme, séparation d'un envirennement vers un autre.

 

Comme pour le matin, un rituel permet à votre enfant de prévoir ce qu'il va se passer en douceur.

Donc environ 1/4 d'heure avant votre retour prévu de fin de journée, je prépare votre enfant à son changement de rythme. On fini le jeu ou l'activité qu'il faisait, on range ensemble, puis en attendant votre venue, on fait quelque chose qui peut facilement être interrompu. C'est alors à ce moment qu'il est important, pour votre petit, de respecter l'heure de votre retour, car sinon l'attente est longue pour lui, et angoissante !

 

Un conseil très utile pour son dévelopement intérieur, s'il ne veut pas venir avec vous et qu'il préfère continuer à jouer, donné par la psycologue du RAM d'Ay, en fin de page (à lire absolument !)

 

Un article sur www.enfant.com, intitulé : "Pourquoi il boude quand je le récupère le soir ? " , en parle très bien :

Après cette longue journée passée sans vous à la crèche ou chez sa nounou, vous espériez qu'il vous ferait la fête et sauterait dans vos bras. Mais c 'est à peine s'il vous voit... 

 

 

Toutes les jeunes mères ont vécu ça : la maman enthousiaste (et un peu coupable) retrouve son bébé chéri après le travail : « Comment ça va, mon ange ? Qu'est-ce que tu as fait aujourd'hui ? Tu as été sage ? » Mais le bébé chéri se renfrogne, regarde par terre, continue à jouer sans se lever ou, pire, se réfugie dans les jupons de sa nourrice. Que se trame-t-il derrière ce petit drame ?

 

Il boude quand vous le récupérez le soir ? Ne le prenez pas mal...

  • Les mamans considèrent souvent que l'enfant fait la tête pour marquer le coup : « Tu m'as laissé, maintenant tu vas payer. » C'est vrai, mais en partie seulement. Expliquez-lui que chacun a ses activités dans la journée, que vous l'aimez très fort mais que c'est comme ça. Evitez de mendier sa tendresse. Comment peut-il accepter la séparation, si au retour vous l'habituez au corps à corps fusionnel ?

 

Il boude ? Trois raisons de ne pas vous angoisser...

  1. Quand vous arrivez, votre enfant est souvent plongé dans une activité ou une rêverie personnelle. Vous faites irruption dans un monde dont vous n'êtes pas le centre. Très jeune, votre enfant est même étonné de vous revoir. Un peu plus âgé, vous le dérangez. Attendez qu'il finisse son activité, plutôt que de le vouloir à votre disposition.
  2. Pas de réponses immédiates à vos questions sur sa journée ? C'est normal. Il grandit, et a une vie en dehors de vous.
  3. Sa journée a été longue. Il est peut-être fatigué et donc irritable. Ça arrive à tout le monde...

Les solutions : le tact... et la patience

Voici la marche à suivre pour le dérider.

  • Mettez-le à l'aise. Accueillez-le avec tendresse, mais sans pression, comme si de rien n'était. Donnez-lui son goûter ou son bain selon l'heure, partagez un jeu, lisez-lui une histoire. Il sera heureux de se réapproprier son monde coutumier, de retrouver son rythme... et, par conséquent, sa maman.
  • Évitez de le noyer de questions. Il les ressent comme une intrusion. Elles renforcent son désir d'indépendance. Cessez de vouloir tout contrôler. Il évoquera les expériences de sa journée à son rythme, sans ordre ni logique (du moins pas la vôtre).
  • Réprimez votre inquiétude. Au ton pressant de votre voix, votre enfant peut penser qu'il n'est pas en sécurité à la crèche ou chez la nounou.
  • Racontez-lui votre journée. Cela l'incitera à vous imiter. Souvent, il le fera de manière différée, au détour d'un jeu entre ses nounours, au milieu d'un câlin. Restez aux aguets.
  • Demandez à sa nourrice s'il a passé une bonne journée. Cela désamorcera votre angoisse. Vous pourrez ainsi lui lancer des pistes : « Il paraît que tu t'es cogné ce matin, montre-moi... » Votre ton calme rassurera votre enfant. Il comprendra que vous avez confiance en la personne qui le garde, qu'il peut se sentir bien, loin de vous.

Charlotte Valade avec Christine Brunet, psychothérapeute.

© Enfant Magazine

 

Il ne boude jamais ?

Félicitez-vous. Votre enfant est peut-être déjà assez mûr pour bien gérer les transitions. Il jouit de plus de sécurité intérieure, ou il est moins émotif. Mais attention, il peut aussi exprimer sa jalousie ou ses anxiétés d'une autre façon, en tapant dans ses jouets par exemple. Quand un enfant grandit, il devient plus enclin à raconter sa journée, mais il n'appréciera jamais que vous le mitrailliez de questions au retour de l'école.

 

 

Conseil de Béatrice, Psychologue du Ram d'Ay


Qui n'a jamais vécu ou entendu cette scène :


"Allez, viens, on y va maintenant"
"Non, Maman, attends, je joue encore..."
"Non, non, il est temps, on doit y aller cette fois, allez viens"
"Noon, Mamaaan, je veux encore joueeer..."
"Bon, et bien puisque c'est comme ça, moi je m'en vais et je te laisse là !"


Cette mère veut partir, elle a ses raisons et son enfant ne veut pas lâcher ses jeux. Cette situation est tout à fait normale ; elle traduit un conflit entre l'autorité de la mère et le désir de l'enfant.
Les deux tentatives de la mère se soldent par un échec, puisqu'elle n'obtient pas ce qu'elle veut. On peut imaginer qu'elle pense qu'elle n'y arrivera pas de cette manière. Par ailleurs, si elle insiste, elle va pousser son enfant dans la frustration, puisqu'il aura perdu le "combat", ce qu'elle préfère éviter.

 

Alors, elle utilise un moyen qu'elle espère plus efficace : la menace. Celle de partir sans lui et de le laisser là. Même si ce moyen a aussi pour effet de ne pas entrer dans une épreuve de force avec le tout-petit, la mère n'exerce pas son autorité de façon directe, mais détournée. Au lieu d'entrer dans son rôle de parent, elle joue le jeu de l'indifférente, qui est prête à abandonner ce "vilain enfant qui n'obéit pas".
L'enfant peut enregistrer cette injonction de 2 façons : s'il la croit, il prend peur, parce qu'il comprend qu'elle serait vraiment capable de l'abandonner, ce qui est une peur puissante à certaines périodes de l'enfance. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il arrive !

Si des parents utilisent ce système, c'est en grande partie pour sa grande efficacité, car ils sont inconscients du contenu culpabilisant de ce message : "Je suis prêt à t'abandonner... Tu n'as pas d'importance pour moi... Je m'en vais, je te laisse, je ne t'aime pas..." Ce message est d'autant plus dévastateur pour le tout-petit s'il n'est pas compensé régulièrement par des manifestations rassurantes, destinées à lui montrer l'amour que lui porte l'adulte !
Si en revanche il ne croit pas sa mère, il retient automatiquement que le mensonge, utilisé dans le cadre d'une menace est autorisé. D'autant plus que la situation se répète. Et ce seront peut-être les premiers pas vers l'usage de la manipulation. Pour obtenir ce qu'on veut et qui ne nous est pas offert facilement, on peut menacer, utiliser le mensonge, faire peur. Et comme Papa et Maman le font, alors pourquoi l'enfant ne serait pas dans la reproduction ?

 

Il est important que l'adulte affronte l'enfant, calmement et fermement. L'autorité parentale est plus efficace quand elle est mise en place dès la toute petite enfance. L'enfant sait ainsi que lorsque son parent utilise cette voix ferme, on obéit. Bien sûr, on a plus de chance que cela se passe bien, si on a eu l'occasion de prévenir l'enfant : "Tu termines ton jeu et ensuite on y va !"
Le rôle de parent est parfois difficile et frustrant, mais il sert de fondement à toute construction de l'enfant. Et affronter cette frustration n'est pas nocif pour le tout-petit, au contraire. C'est un entraînement à toutes frustrations, parfois bien plus lourdes, que la vie lui réserve...


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